Argumenter l'inargumentable _ les retombées discursives néo-racistes de la guerre en Ukraine

Résumé

Le présent article est consacré à la question de l’acceptation et du rejet de l’Autre. Il prend comme point de départ le contexte socio-politique actuel que connait l’Europe depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette invasion a provoqué un déplacement massif des Ukrainiens vers d’autres pays européens. La solidarité de ces derniers est d’un élan unanime. Tout le monde en est d’accord pour l’accueil. Ce qui n’a pas été le cas avec le déplacement des autres populations extra-européennes menacées, elles aussi, par la guerre. Cette attitude de deux poids et deux mesures n’est pas passée inaperçue dans les médias. Certains - les élites humanistes, s’indignent et condamnent. D’autres - les adeptes de l’identitarisme, admettent et justifient cette position. C’est sur cette dernière catégorie que porte cette étude. Il est question ici de revenir sur les raisonnements sous-tendant le refoulement et le non refoulement des réfugiés. Cet exercice passe nécessairement par une analyse sémantico-rhétorique. Dans une perspective d’analyse (critique) du discours (argumentatif), l’objectif en est de montrer que le discours de refus des extra-européens est structuré principalement autour du champ sémantique de la différence culturelle, identitaire, géographique, ethnique et religieuse et, partant, sur une argumentation différentialiste d’apparence légitime mais largement néo-raciste.